Mendoza et ses environs

Vive le vin et l'accueil argentins!

Vive le vin et l’accueil argentins!

Ahhh! L’heure de la route des vins argentins, tant attendue, a enfin sonné et pour la circonstance, nous accueillons Françoise et Philippe dans notre petit hostel à Mendoza. Nous les retrouvons enchantés de leur excursion au grand air à Valdès. Tous les quatre, nous sommes bien contents de retrouver la chaleur et la douceur du printemps.

Nous partons faire un « tour de chauffe » dans nos premières vignes à la vallée de Maipu. Nous sommes tout à fait raisonnables puisque nous nous déplaçons de bodega en bodega à vélo. Nos engins ne sont pas vraiment flambant neufs mais Ronan est de loin le plus mal loti puisqu’en plus d’un bruit quasi permanent de grincements, il crève et perd même sa selle!! Cela ne nous empêche pas de passer une bien agréable journée à notre rythme, avec un accueil généralement bien sympathique dans les caves.

C’est en voiture qu’on quitte Mendoza pour les alentours et nous empruntons comme souvent une piste pour rejoindre le village de Barreal. La chance n’est pas avec nous puisque nous crevons (devinez qui était au volant?) une nouvelle fois mais changeons la roue « presque » tout seuls (bon, certes, on arrête une première voiture pour nous aider à desserrer les boulons, puis 5 minutes plus tard une seconde car on n’arrive pas à sortir la roue de l’essieu). Avec tout ça, nous arrivons à Barreal juste au bon moment pour profiter d’un joli coucher de soleil sur la campagne environnante et sur la Cordillère des Andes toute proche.

Nous poursuivons notre route en direction de deux parcs naturels et passons une journée à San Juan, histoire de visiter d’autres caves. Au passage, nous avons visité une bodega de champagne, et nous sommes fait expliquer tout le processus de fabrication, méthode champenoise! Bien sûr, nous n’avions jamais pensé voir cela ici. De nouveau sur la route, nous nous arrêtons voir le sanctuaire de la Defunte Correa, sorte de sainte locale, dont les petits autels parsèment toutes les routes du pays.

Nous partons donc à l’assaut du premier parc, le Parque Ischigualasto qui renferme des fossiles vieux de 180 millions d’années! Nous retenons surtout les superbes paysages, que nous avons pu admirer après une courte randonnée gravissant une montagne. Le tout sous une chaleur de plomb, avec un vent très chaud mais nous avons été récompensés de nos efforts par la vue à 360°. Au coucher du soleil un peu plus tard, les roches prennent des couleurs rouge et ocre qui ne sont pas sans rappeler les parcs du Nord-Ouest américains (paraît-il) et la région du Nord-Ouest argentin.

On poursuit sur notre lancée le lendemain avec un autre parc juste à côté, le Parque Talampaya. Mêmes couleurs superbes, nous apercevons en plus quelques animaux : guanaco, mara (sorte de lièvre) et parcourons un canyon.

Mais on s’égare des attraits gustatifs de la région alors, de nouveau de passage à San Juan, on fait d’autres caves, dont une propriété au cadre splendide (creusée dans la montagne) mais au « champagne » vraiment pas terrible, servi à la pression directement depuis la cuve SVP!

Nous nous consolons avec un bon resto et puis nous revenons à Mendoza où nous attendent d’autres  bodegas. Nous avons la chance de faire un tour privé dans des établissements classieux dans le Lujan del Cuyo, une vallée viticole proche de Mendoza. En plus des super vins, nous avons reçu un accueil exceptionnel dans une cave tenue par des Français, déjeuné divinement bon dans un cadre sublime… Une journée dont on se souviendra longtemps!

Que deliciosa Argentina!

Vers plus de photos de Mendoza, ses bodegas et ses paysages

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Péninsule Valdes

Il nous reste un peu de temps avant l’arrivée de mes parents à Mendoza, et le mois d’octobre est la période idéale pour voir des baleines sur la péninsule Valdès, on décide donc de mettre cap sur la Patagonie septentrionale avant leur arrivée : si ça n’optimise pas vraiment les kilomètres parcourus, ça nous permettra d’avoir plus de temps pour « redescendre » tranquillement en Patagonie par la suite.

Le trajet pour aller écouter le chant des baleines passe non loin de Villa Ventana, petite bourgade en plein cœur de la pampa qui sert de bases aux promeneurs qui veulent aller admirer le Cerro de la Ventana. Ca nous semble une chouette idée d’aller gambader un peu au vert après les 10 jours passés à Buenos Aires… Malheureusement nous arrivons à Villa Ventana sous une pluie diluvienne, le parc est par conséquent fermé et nous passons la journée entre notre chambre d’hôtel et le bar du village. Village qui nous fait d’ailleurs penser à un village alpin ou bavarois, les montagnes et la neige en moins… marque de l’importance de l’immigration allemande dans la région au XIXème siècle (tout comme le fait qu’on trouve de la bonne bière artisanale brassée sur place!)

Le lendemain, un grand soleil succède à la pluie mais le parc est toujours fermé car les chemins sont encore impraticables… Nous devons donc nous contenter de faire un petit tour bien agréable aux abords de ce grand village.

Plus de photos de Villa Ventana

 

Nous nous sommes tout de même suffisamment dégourdi les jambes et pouvons rempiler pour une nouvelle nuit dans le bus pour rejoindre Puerto Madryn, porte d’entrée touristique de la péninsule Valdès. La région est surtout réputée pour sa faune marine, puisque en fonction des saisons et des endroits, on peut voir des pingouins (il paraît qu’en français il faut dire manchots parce qu’on est dans l’hémisphère sud, mais en anglais et en espagnol on dit pingouins alors bon…), des dauphins, des éléphants de mer, des lions de mer et même avec beaucoup de chance des orques… mais les vraies stars du coin sont les baleines, qui viennent s’abriter sur les côtes de la Péninsule entre septembre et décembre.

Nous commençons par rendre visite aux pingouins du côté de Punta Tombo, où une colonie de quelques 500 000 âmes vient s’installer au moment de la reproduction. Le sentier « touristique » serpente au milieu des nids et le parc offre peu de protection aux pingouins que l’on peut piétiner si on n’y prend pas gare! …

On a souvent l’impression d’être en train d’observer une civilisation de lutins puisque les pingouins, bien plus petits que nous, se déplacent aussi sur leurs 2 pattes postérieures. Nous avons la chance de les voir s’adonner à des activités variées : on assiste entre autres choses à des cris dignes du loup de Tex Avery, à des danses de séduction pleines d’entrain et souvent infructueuses d’ailleurs (le but étant de mettre la partenaire à terre afin de profiter d’elle), à des câlins plus ou moins crapuleux, à des combats entre mâles à coups de becs et à des bonnes siestes prétextant ou non la couvaison du rejeton à venir.

Vient ensuite le tour du « gros morceau » de la région, c’est le cas de le dire, la baleine franche australe… On les voit déjà très bien depuis certaines plages de la péninsule, mais le top du top c’est de faire une petite balade en bateau pour les approcher d’encore plus près. Ces mastodontes marins se laissent non seulement approcher par les bateaux mais on a parfois l’impression qu’ils s’amusent de notre présence, qu’ils nous observent… Une baleine est ainsi restée un bon moment juste à côté de notre embarcation, disparaissant de temps en temps pour passer sous le bateau avant de réapparaître de l’autre côté à moins d’un mètre de la coque…

Nous louons enfin une voiture pour faire le tour de la péninsule, accompagnés pour l’occasion de 2 Français sympa rencontrés à l’auberge de jeunesse, Yann et Cécile. Une grosse journée nous attend puisque nous aurons plus de 430 km au compteur en fin de journée, principalement sur piste, mais le jeu en vaut la chandelle puisque nous pouvons aller à notre rythme et choisir les endroits que nous visitons.
La grosse nouveauté pour nous est la présence d’éléphants de mer, ces animaux au profil difforme et à la démarche disgracieuse. Contrairement aux pingouins monogames, les éléphants de mer mâles (enfin, les bons) ont généralement un harem d’une vingtaine de femelles à leur disposition, qu’ils défendent farouchement. Nous assistons médusés à un défi par un (pour le moment) loser qui tente d’approcher les femelles, mais le « dominant » se rend compte du manège et commence par le courser (à vitesse limace, les éléphants de mer sont tellement gros qu’ils ne peuvent guère se déplacer plus de 10 secondes consécutives sans devoir récupérer) en lui criant dessus. L’effronté hésite un court moment puis prend ses jambes à son cou… Une autre fois peut-être!

On retrouve également les lions de mer qu’on avait déjà eu l’occasion d’admirer aux Galapagos.

La fin de notre séjour sur la péninsule coïncide avec le début de celui de mes parents, mais ils ne le savent pas et ont la bonne surprise de pouvoir dîner avec nous avant d’aller, à leur tour, observer les baleines. On se donne rendez-vous 2 jours plus tard à Mendoza pour la route des vins, le temps pour eux de découvrir la région et pour nous… de passer 24h dans le bus!

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Buenos Aires

Nous voici pour une dizaine de jours au cœur de la capitale argentine, dans le quartier chicos de la Recoleta. Nous avons décidé de nous « poser » un peu et louons donc un appartement, histoire de nous reconstituer un semblant de home sweet home : faire la cuisine, avoir une salle de bain dans laquelle on peut rester des heures, faire ses courses au supermarché et choisir sa bouteille de vin, regarder la télé (euh non finalement on ne l’a pas allumée)…

Les deux premiers jours, nous mettons au point une visite-éclair afin que Christine puisse voir le maximum de choses avant de s’en retourner sur son île. Au programme : un tour dans le célèbre cimetière de la Recoleta, souvent comparé au Père Lachaise pour la beauté de ses sculptures et de ses allées; une longue balade dans le Microcentro, le centre historique de la mégalopole; La Boca bien sûr avec ses façades bigarrées et ses danseurs de tango; le quartier de San Telmo où se côtoient marchands d’antiquités et peintres, qui n’est pas sans rappeler Montmartre et l’incontournable spectacle de tango au café Tortoni, le plus connu des très nombreux cafés porteños.

Ensuite, nous ralentissons le rythme… Première grasse mat’ jusqu’à 10 heures depuis le début du voyage (!), skype avec les copains, pauses dans les parcs, apéros en terrasse sous un soleil printanier qui se réchauffe : on aime!
On découvre le quartier branché de Palermo aux dizaines de boutiques de stylistes; je parviens à traîner Ronan dans un resto chico-bio par lequel il sera finalement emballé. Le jardin japonais nous retient toute une après-midi : bien que très coquet, il est tout petit mais on a du mal à s’arracher de la terrasse de la buvette et on bronze!

Par une après-midi pluvieuse, on visite le Musée national des Beaux-Arts ; le week-end, on se met aux activités locales : ce sera une balade dans un parc en bordure du Rio de Plata (eh oui Buenos Aires est située sur un fleuve et non pas sur l’Atlantique, mais on ne voit jamais le fleuve depuis la ville) pour le samedi et journée foot à la Boca le dimanche. En effet, nous achetons des places pour aller voir jouer Boca Juniors, mythique équipe de foot où Maradona a fait ses débuts. C’est un match de championnat sans enjeu particulier et pourtant, les supporters supportent dans une Bombonera qui affiche quasiment complet et est parée des couleurs jaune et bleue de son équipe. L’ambiance, bien que survoltée, reste familiale et sympa; on se prend au jeu et on encourage Boca!

De l’autre côté du Rio de la Plata se trouve l’Uruguay. Nous y partons en escapade le temps d’une journée pour découvrir Colonia et naviguons pour l’occasion sur un immense ferry dans les eaux boueuses du fleuve. Colonia est une charmante petite ville coloniale marquée par le passage des Portugais. En cela, elle ressemble parait-il aux villes brésiliennes qu’on ne connait pas encore mais on remarque en tout cas que Colonia n’a pas grand-chose en commun avec les villes argentines.

Cette étape nous permet de faire un break avec l’agitation frénétique de Buenos Aires où le bruit, en particulier occasionné par les bus, est assez fatigant. En parlant du bus, figurez-vous que prendre le bus est toute une aventure ici! Non seulement c’est assez compliqué de se repérer dans le réseau hyper dense des lignes de bus, même avec un plan, mais encore trouver l’argent pour le prendre relève du parcours du combattant! En Argentine on utilise quasi exclusivement des billets puisque le plus petit d’entre eux équivaut à 50 centimes d’euros et les pièces sont rares. Mais pour prendre le bus, il  nous faut utiliser uniquement des pièces! D’où des situations ubuesques où nous allons exprès au supermarché et calculons quelle chose acheter pour que le caissier soit obligé de nous rendre une pièce!! Tout ça pour prendre le bus. On n’a toujours pas compris comment font les gens qui le prennent matin et soir pour aller travailler. On n’a pas vérifié mais il parait que dans certains quartiers, certains se sont spécialisés dans le commerce de sac de pièces: une valeur de 5 pesos… vendus 7! Tant qu’on y est, un autre métier d’ « avenir » à Buenos Aires est d’être promeneur de chiens. On a été impressionné par leur nombre et par le nombre de toutous promenés.

Buenos Aires a le charme des villes européennes, et rappelle un peu Paris avec ses avenues conçues à l’ère haussmannienne et ses bâtiments du XIXe. Pourtant, le doute n’est pas permis car on ne retrouve pas les merveilles architecturales de Paris; ce qui n’empêche pas le charme de la ville d’agir sur nous à mesure que nous prenons notre temps et déambulons dans ses quartiers. On retrouve un petit air de New-York à Palermo; les rives modernes de Puerto Madero nous font nous croire un instant le long de la Tamise… Un peu rêveurs, on se verrait bien s’installer ici, apprendre le tango et prendre l’accent porteño. Qui sait, un jour peut-être mais pour l’instant, les splendeurs de la nature nous attendent à Valdès!

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La JUMP en Argentine!

Quelques précisions

Quelques précisions en forme de flash-back avant de rentrer dans le vif du sujet…

Après avoir bien galéré à chercher le fameux viaduc du « Train des nuages » sur des pistes plus accidentées les unes que les autres, prenant au passage une famille de 4 personnes en auto-stop (oui, ça fait bien 7 personnes dans la voiture mais il y avait des « mini-pouces » dans le lot. C’est Christine qui était contente d’avoir de la compagnie à l’arrière!), nous prenons la « mythique » route 40 entre San Antonio de los Cobres, « ville » assez sinistre que nous ne sommes pas mécontents de quitter, et Cachi. Nous roulons depuis un bon moment quand je trouve que la voiture réagit bizarrement : chaque fois que je passe la troisième, elle perd toute reprise ce qui m’oblige à rétrograder. Je crains un ennui au niveau du moteur, et au moment où j’en parle à Céline, Christine nous fait remarquer que ça sent le brûlé. Un bruit suspect venant de la roue nous fait croire qu’un caillou s’est coincé dans le pneu. J’arrête le moteur et suis éberlué quand je vois la tête de la roue arrière gauche : le pneu est complètement explosé, on roule quasiment sur la jante!

On est un peu au milieu de nulle part et tout va bien : Christine, comme moi, n’a jamais changé un pneu de sa vie et Céline l’a fait une fois mais a la mémoire un peu défaillante. Je commence à m’affairer (réussir à sortir la roue de secours aurait pu me prendre la demi-journée) quand miracle! une voiture arrive en sens inverse. Ils hallucinent quand ils voient l’état de notre roue et comprennent qu’ils ont affaire à des spécialistes en sport automobile, aussi bien au niveau de la conduite que de la mécanique. Bref, ni une ni deux, en trois coups de cuiller à peau la roue est changée. Ils nous conseillent de rebrousser chemin et de les accompagner à San Antonio car la route se dégrade encore après, on est loin du but, et on n’a plus de roue de secours… Ils nous escortent donc puis nous aident à gérer l’achat du nouveau pneu et le « redressage » de la jante, qui n’est plus vraiment ronde après son traitement de faveur! On les invite à déjeuner et ils nous expliquent qu’ils sont mineurs, ou plus exactement qu’ils prospectent pour trouver des gisements d’or dans la région. Sébastian, le plus jeune et plus causant des deux, nous demande quels sports nous pratiquons. Son visage s’illumine soudainement quand je lui parle de tennis de table : « Nan? Moi aussi! » et il file chercher sa raquette! Forcément, je sors mes balles JUMP et lui raconte leur folle histoire. Il nous dit qu’il a une table de ping-pong chez lui, dans la région de Cordoba qu’il serait heureux de nous faire visiter si on passe dans le coin, ce qui est justement prévu la semaine suivante, qui coïncide par un heureux hasard avec sa semaine de repos! Je me réjouis d’avoir l’opportunité de taper la balle, chose que je n’ai pas faite depuis Bogota et la venue de David, où l’altitude nous avait fait jouer des parties harassantes!

Fin de la parenthèse et retour au récit « classique »…

De Salta à Cordoba

Après notre petit tour dans le nord-ouest, direction Tucuman, ville moins touristique mais plus animée que Salta. A notre arrivée, les rues piétonnes grouillent de monde et les « filles » en profitent pour faire du shopping pour faire couleur locale. Le centre colonial, joli mais assez peu étendu, abrite un des lieux les plus importants de l’histoire argentine : la Casa de la Independencia où … l’indépendance de l‘Argentine, vous l’aviez deviné, fut signée en 1816.

On rejoint ensuite Cordoba, deuxième (ou troisième après Rosario, ça dépend des versions) ville d’Argentine réputée pour son centre colonial et pour les estancias jésuites qui égayent ses environs. Il est bien agréable de se balader dans son centre grâce aux nombreuses rues piétonnes, en particulier autour de la Manzana Jesuita. La ville compte de nombreux musées et de très bons restos, ce qui n’est pas non plus pour nous déplaire!

Nous louons à nouveau une voiture pour faire le tour des estancias du nord de Cordoba dans la journée: Jesus Maria, Villa Coroya et Santa Catalina. C’est bien agréable de visiter ces superbes édifices à notre rythme :

Le rendez-vous avec Sébastian se précise, mais il habite à quelques 200 km de Cordoba (la banlieue quoi, au regard de la taille du pays!), l’aller-retour dans la journée risque d’être fatigant et, il faut bien l’avouer, je suis le plus motivé des 3 pour faire le déplacement. On décide donc de faire escale à Mina Clavero, paradis de la rando et de la baignade… en été! On comprend en arrivant dans la ville que l’endroit est bondé en saison à la l’alignement impressionnant des hôtels, restos et campings le long de la route. En nous baladant tranquillement le long de la rivière, on découvre une enfilade hallucinante de BBQ sur des centaines de mètres, preuve s’il en est de l’importance de cet « art » en Argentine.

Le lendemain, nous aurons droit nous aussi à goûter le fameux « asado » (BBQ) argentin chez Sebastian, mon adversaire du jour.

Nous avons été accueillis comme des rois et, enfin, j’ai pu m’adonner à ce sport que j’aime plus qu’il ne m’aime en tapant la balle avec « Seba ». Et, miracle, les Jumpers peuvent être fiers de moi puisque j’ai été à la hauteur de cette rencontre internationale en battant notre hôte à plusieurs reprises! Cet exploit  est peut-être à mettre sur le compte de la politesse argentine?! En tout cas, on pourra dire que j’ai dû en faire des kilomètres pour trouver enfin un adversaire à ma hauteur!

Après le succulent BBQ où nous avons pu en particulier goûter à la mamelle qui n’a pas trop plu aux filles (allez savoir pourquoi, je me suis régalé!) nous avons été faire un petit tour dans le petit village de San Javier où nous nous sommes adonnés à une autre tradition argentine bien sympa : le partage du maté (sorte de thé à base d’une herbe amère dont les Argentins raffolent et boivent à toute heure. Ils se baladent presque tous avec leur thermos qu’ils font remplir au café, au resto, à l’hôtel… pour ne pas tomber en rade)

C’est enchantés (surtout moi!) que nous quittons Villa Dolores pour retourner à Cordoba avant de nous attaquer à un gros morceau de notre voyage : Buenos Aires!

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Noroeste

Argentine, nous voilà! Et c’est avec ma mère que nous nous apprêtons à découvrir les superbes paysages de la région de Salta, décrite comme l’une des plus belle du pays.

Quelques jours à Salta tout d’abord, le temps de se promener dans le centre colonial, de trouver une location de voiture et de se plonger dans l’ambiance d’une peña, un endroit où l’on mange et écoute du folklore. Une petite mamie se déchaîne sur la piste et entrave les pas gracieux des danseurs, on ne sait plus qui regarder mais cela fait sourire tout le public.

Au volant de notre superbe berline, c’est parti pour la liberté. Quel bonheur d’aller à son propre rythme, de s’arrêter pour une photo, de pique-niquer au milieu de nulle part! Nous ne regretterons pas cette petite « folie », malgré les routes parfois bien difficiles de la région qui nous ont d’ailleurs valu une sacrée crevaison.

On commence par des curiosités géologiques du coin, des formations rocheuses dans des tons ocres, rouges, verts, beiges et roses de toute beauté. Elles portent d’ailleurs des noms évocateurs: montagne aux sept couleurs; palette du peintre… Pour nous trois, cette dernière fait plutôt penser à du coulis: framboise, chocolat, vanille…

Notre route traverse de nombreuses quebradas, des canyons hauts en couleur souvent bien secs, chacun avec ses particularités.

Nous faisons découvrir à maman un petit salar, argentin cette fois! Les Salinas Grandes nous accueillent sous un ciel nuageux. Pas de montage photos, le temps d’un pique nique et on repart.

L’architecture locale nous enchante: les maisons sont d’une blancheur éclatante; les églises, d’inspiration baroque, sont toutes plus dénudées et pimpantes les unes que les autres. Nous déambulons autour des places principales, où il fait bon flâner à l’ombre d’un palmier, regarder l’artisanat local… Huamahuaca, Cachi, Cafayate, autant de jolies places, patios, et beaux clochers.

Gros coup de cœur de cette semaine, le village de Molinos. Au pied d’une petite chaîne de montagnes, ce bijou est absolument déserté par les touristes lorsque nous y arrivons, à la fin d’une journée de route. La lumière est parfaite et nous nous octroyons le luxe d’un superbe hôtel, une ancienne demeure du XVIIIè siècle ayant appartenu à un gouverneur provincial. Ronan, dans un élan soudain de grande motivation, se jette dans l’eau pourtant glacée et pas très clean de la piscine (ben oui c’est encore l’hiver ici). Nous fêterons avec quelques jours d’avance les 29 printemps de Monsieur dans un cadre magnifique. Merci Jeanne&Jean-Charles pour ce cadeau grandiose!

Heureusement, nous avons d’autres charmantes découvertes sur la route de Cafayate. Nous sommes dans la région du torrontès, un vin blanc sec très aromatisé qui n’est fabriqué que dans cette région. C’est la tournée des bodegas, visite des propriétés viticoles et dégustation, cela va de soi… Il faut qu’on se prépare pour la route des vins, de Mendoza à Santiago du Chili qui nous attend dans quelque temps!

Nous découvrons aussi l’âme gaucho des Argentins. C’est l’époque de la grande Fiesta del Milagro, la patronne de Salta. Nous croisons plusieurs processions à cheval, avec la statue de ladite patronne.

La culture indienne est bien présente dans le Nord-Ouest argentin, où les visages ressemblent beaucoup à ceux de la Bolivie voisine. Vestige précolombien, les ruines de Quilmès témoignent du passé tumultueux de la région. Les peuples Diaguitas ont en effet vaillamment résisté aux invasions incas du Grand Pérou, avant de succomber aux assauts de la colonisation espagnole. Une culture que s’efforce de faire revivre aujourd’hui l’artiste Hector Cruz, dont le curieux musée est à lui seul une véritable œuvre d’art parfaitement bien intégrée aux paysages de la région…

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