La fin du tour du Sud Lipez nous amène à Uyuni, ville sans aucun intérêt que nous nous efforçons de quitter au plus vite pour remonter vers Sucre. Le premier bus est à 18h, ce qui nous laisse 4 bonnes heures à perdre, à batailler avec les connexions internet hyper lentes et à jouer au « Uno » en sirotant un chocolat. Après une bonne demie heure de voyage, je me prends soudain un grand coup en pleine tête, et, surpris, pousse un grand cri. Je viens de me faire agresser par une bouteille d’eau (pleine) qui après de longues hésitations, s’est fait la malle du range bagages. Il faut dire que la route est particulièrement mauvaise et sinueuse. Je saigne un peu à l’arcade mais heureusement pas besoin de faire machine arrière pour recoudre! Après un trajet éprouvant mais sans autre acte de violence, nous arrivons à Potosi vers 1h du matin. Tout le monde descend! On comprend qu’on s’est fait enfler et qu’il nous faut attendre jusqu’à 3h du mat’ un autre bus qui nous amènera à Sucre. Comme Potosi n’est pas le meilleur endroit pour passer la nuit dehors (c’est la ville la plus haute du monde!) on s’engouffre dans un taxi pour faire les 160 derniers kilomètres. On réalise au bout d’une heure que le chauffeur carbure à l’alcool fort, d’après lui ça le tient éveillé! Damien, à la place du mort, a pour mission de surveiller sa conduite et de prévenir l’éventuelle sortie de route. Mais tout se passe bien, notre chauffeur, même bien éméché – il finit sa pile plate en cours de route – connaît la route par cœur. On est en tout cas bien content d’arriver à Sucre entiers et de finir la nuit dans un lit.
Le lendemain, nous découvrons avec bonheur les charmes de Sucre : non seulement la ville est superbe, avec ses nombreux bâtiments coloniaux, mais en plus on n’a pas besoin de polaire ou de grosses chaussettes pour s’y aventurer! On est redescendu aux alentours de 2400m d’altitude et ça change tout!
L’unique journée d’Evelyne et Damien à Sucre (ils repartent le lendemain matin) est bien remplie : visite de la ville, tournée des boutiques d’artisanat, goûter dans la meilleure chocolaterie de la ville et pour finir, dîner au resto de l’Alliance Française où les bons p’tits plats sont avantageusement accompagnés par du vin bolivien, dont on découvre, surpris, les mérites!
Après le départ de nos compagnons de route, il nous reste deux bonnes semaines avant l’arrivée de Christine à Salta… Comme on se sent vraiment bien à Sucre, on décide d’y rester un peu pour profiter de sa douceur de vivre. On restera au final pas loin de 10 jours à se laisser aller dans cette belle ville, à grands coups de grasse mat’, de pots en terrasse, de flâneries et de super restos vraiment pas chers. On se paie même le luxe de manger des sushis, ce qu’on n’avait pas fait depuis le Guatemala!
Sucre est tellement agréable qu’on visite à peine les environs, nous contentant du marché dominical de Tarabuco. Nous sommes un peu déçus par l’artisanat qu’on y trouve et après un rapide tour, nous retrouvons nos vieilles habitudes et allons prendre un pot sur la place du village, d’où nous pouvons observer tout ce petit monde qui s’agite.
On finit par rejoindre Potosi, célèbre pour ses mines d’argent aux conditions de travail abominables, encore aujourd’hui exploitées par des mineurs réunis en coopératives et qu’on peut visiter… Nous nous contenterons d’un documentaire sur la vie d’enfants mineurs (The Devil’s Miner) qui en dit déjà suffisamment long. Le centre-ville a gardé l’aspect du temps de la splendeur du Cerro Rico, dont ont été extraites au total plus de 45000 tonnes d’argent au détriment de la vie de centaines de milliers d’hommes…
Il faut bien nous décider à quitter la Bolivie puisqu’on veut explorer la région de San Pedro de Atacama avant l’arrivée de Christine.
Mais avant d’entrer au Chili, il nous faut finir le « colis péï » qu‘Evelyne et Damien nous ont apporté de la part des Benous (bande de potes de la Réunion). On se régale donc à Jujuy, lors de notre brève escale au nord de l’Argentine avec au menu daube de bœuf pour Céline et cassoulet pour moi, le tout arrosé d’un Marsannay SVP!
L’Atacama est un peu le complémentaire du Sud Lipez et on en reprend plein les yeux. Au menu : salar, superbes lagunes, geysers, sans oublier les vigognes et les cactus!
Après deux jours chiliens bien remplis., il est temps de filer à Salta pour retrouver Christine et découvrir ensemble le Nord-Ouest argentin!