Après une semaine de cours dans la grande ville qu’est Xela (à prononcer comme la copine de Ringo), nous avons décidé d’essayer un autre endroit pour poursuivre notre apprentissage de l’espagnol : San
Pedro La Laguna, « village » de 13 000 âmes réputé pour ses écoles de langue et idéalement placé sur le lac Atitlan, considéré par certains comme le plus beau lac du monde grâce aux impressionnants volcans qui l’entourent. Depuis l’école, qui surplombe le village, nous pouvons à loisir admirer cette magnifique étendue d’eau :
Bon d’accord, entre deux, ça donne ça :
Eh oui, de l’eau, nous aurions aimé en voir un peu moins pendant cette semaine qui a sonné pour nous le début de la saison des pluies. Le principe : le matin nous étudions, comme à Xela (mais « seulement » 4 heures cette fois) et l’après-midi nous visitons les alentours attendons sagement que la pluie s’arrête. Une seule fois dans la semaine nous oserons braver les aléas météorologiques pour gagner le petit village de San Marcos, situé à 15 minutes de « lancha », bateau à moteur collectif permettant de relier la dizaine de villages du lac.
Heureusement, nous n’avons pas cours le weekend, ce qui nous permettra de profiter du temps plus clément du matin pour grimper à la « Narriz del Indio » qui offre un bien joli panorama sur le lac et le volcan San Pedro. Le lendemain est dédié à Chichicastanengo qui abrite le plus grand marché d’Amérique Centrale. Nous profitons d’avoir encore un peu de place dans nos sacs pour faire quelques affaires dans cette belle harmonie de couleurs.
Bon et l’espagnol dans tout ça? L’école nous a un peu déçu par rapport à Xela, d’abord parce que les profs que nous avons eus n’avaient pas toujours l’air motivés par leur travail (gros soupir quand on arrive le matin, ça fait toujours plaisir!) et parce que les activités proposées étaient quasi inexistantes… Mais on a quand même continué de progresser grâce aux cours et aux discussions avec la famille. Contrairement à la semaine d’avant, nous avons décidé d’être sous le même toit. On a bien fait car celui qui n’aurait pas été dans cette famille aurait sans doute été bien jaloux : Micaela, José et leurs deux enfants, Lucas (12 ans) et Julissa (7 ans) nous ont en effet fait passer une super semaine en leur compagnie.
On peut dire que cette famille modeste (je pense que leur première source de revenus est très largement constituée par l’argent reçu de l’école) en a vu des vertes et des pas mûres : à cause d’un père alcoolique, Micaela est obligée de partir à 11 ans faire la domestique à Guatemala City. Heureusement, ses employeurs sont patients et prennent le temps de tout lui apprendre, à commencer par l’espagnol… Elle est maintenant mère au foyer, comme la plupart des femmes guatémaltèques. José, peintre de son état, fait confiance il y a 5 ou 6 ans à un pasteur évangélique qui lui promet le bonheur grâce à un « passage » aux Etats-Unis moyennant la maudite somme de 5 000 dollars (le revenu moyen quotidien à San Pedro n’excède pas 3 dollars). Il hypothèque la maison familiale et après 15 jours de calvaire se retrouve livré à lui-même, dans un village mexicain à 200 km de la frontière américaine sans un sou ni rien à manger. Retour à la case départ, pour le plus grand bonheur de sa femme, qui ne l’aurait sans doute jamais revu s‘il avait réussi à entrer aux Etats-Unis. Bien sûr, le fameux pasteur ne veut plus entendre parler de José et le passeur s’est évaporé.
Mais tout ça est de l’histoire ancienne, et après plusieurs années de vraie galère, notamment pour rembourser l’hypothèque, la situation s’est améliorée et tout ce petit monde semble tout simplement heureux.
Les enfants de la famille étaient très sympas, habitués qu’ils sont à voir défiler les « amigos », comme ils nous appellent, dans leur maison. On a même eu droit à une démonstration de danse sur le tube du moment (on l’entend plusieurs fois par jour depuis le Mexique, on se demande si ça cartonne autant en France? Désolé pour les torticolis, va falloir que je voie comment redresser la vidéo…).
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Parmi les activités pratiquées en famille, nous avons joué « au coiffeur ». Malheureusement pour moi, j’ai perdu quand on a tiré à la courte paille. Le résultat me fait penser à un pongiste de la JUMP qui se reconnaîtra 😀